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Publication du nouveau référentiel de l’intelligence économique

Intel-Economique-Culturelle
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La D2IE (délégation interministérielle à l’intelligence économique, rattachée au Premier ministre) vient de publier le nouveau référentiel de l’intelligence économique sous la supervision de Claude Revel, déléguée de cet organisme en charge d’élaborer et coordonner l’action de l’Etat dans ce domaine. Le document est en accès libre ci-dessous.

Après les versions de 2006 et 2011, ce rapport, clair et détaillé, vise à « apporter un corpus de connaissances, de méthodes et de pratiques sur l’intelligence économique » au plus grand nombre. Il participe d’un effort des autorités pour définir un socle commun au monde académique et au secteur privé à partir duquel peuvent se déployer l’enseignement, la formation et les pratiques d’une intelligence économique à la française.

Le nouveau référentiel de l’intelligence économique en accès libre ici (pdf).

L’intelligence économique c’est quoi ?

C’est l’ensemble des activités coordonnées de collecte, de traitement et de diffusion de l’information utile aux acteurs économiques, en vue de son exploitation. On peut y ajouter les actions d’influence et de notoriété ainsi que celles liées à la protection de l’information. Elle se distingue de l’espionnage économique et/ou industriel car elle se développe ouvertement et utilise uniquement des informations blanches ou grises et des moyens légaux, voire éthiques. En effet, la plupart des professionnels du secteur la conçoivent dans un esprit d’éthique et de déontologie. Le Syndicat français de l’intelligence économique (seul syndicat du secteur), à la suite de la Fédération des professionnels de l’intelligence économique (FEPIE) aujourd’hui disparue, oblige ses adhérents à respecter une charte d’éthique1. Elle peut être complétée par d’autres « intelligences », comme l’intelligence sociale qui organise la mutualisation de l’information dans un but de performance collective des différents acteurs économiques. Le terme intelligence économique vient d’une traduction de l’expression anglaise « competitive intelligence ». Elle s’entend donc dans son acception francophone (inter-ligere) et anglophone (renseignement).Les spécialistes du domaine résument l’intelligence économique en un triptyque : veille (acquérir l’information stratégique pertinente), protection des informations (ne pas laisser connaître ses informations sensibles) et influence(propager une information ou des normes de comportement et d’interprétation qui favorisent sa stratégie).

La définition de Claude Revel:

Cette définition présente l’intelligence économique sous 3 volets : la gestion d’information ou des connaissances, la protection et l’influence : »L’intelligence économique, c’est la maîtrise de l’information, le but étant de connaître son environnement extérieur et par conséquent d’adapter par avance sa conduite. Elle permet d’identifier les opportunités et les déterminants du succès, d’anticiper les menaces, de prévenir les risques, de se sécuriser, d’agir et d’influencer son monde extérieur dans une optique de compétitivité internationale. L’intelligence économique se compose de trois volets.

Le premier concerne le traitement de l’information. Cela consiste à recueillir les informations nécessaires, à les trier et à les valider. En d’autres termes, ce premier volet consiste à avoir l’information pertinente sur ses concurrents, sur les règles et les normes et d’une manière générale sur tout son environnement extérieur international.

Le deuxième volet consiste à se sécuriser au niveau matériel mais surtout au niveau immatériel, c’est-à-dire à avoir la capacité d’anticiper les risques et les problèmes qui se rattachent notamment à la propriété intellectuelle, aux attaques sur son image ou sur son capital. Ce deuxième volet accorde une grande importance à la sécurisation des actifs immatériels.

Le troisième volet consiste à savoir influencer et argumenter, convaincre, négocier, faire du lobbying professionnel mais également à savoir exercer l’influence normative en anticipant les règles et les normes internationales et en participant éventuellement à leur élaboration. L’intelligence économique permet de mieux connaître ses concurrents, les donneurs d’ordre, les règles et les normes qui peuvent influencer son activité et donc d’agir sur son environnement au lieu de le subir. Reste à noter que l’intelligence économique doit être déontologique et loin des pratiques d’espionnage, de vol et de trafic d’influence ».

Source

Benjamin PELLETIER, formateur en management interculturel